Le nombre de touristes a atteint 80 millions, soit 1.1% de plus que l’année dernière, où le pays avait atteint un record historique de 82 millions d’arrivées. Le taux de croissance est bien inférieur à ce qui avait fini par devenir une tendance ces dernières années, après avoir connu des hausses de 9%, 10% et 5% au cours des 3 dernières années.
« La renaissance touristique » des destinations concurrentes
En 2015, pour la première fois en dix ans, l’activité économique du tourisme a progressé d’une cadence inférieure à celle de l’économie espagnole (2,4%). C’est la prochaine tendance : le ralentissement touristique se poursuivra tout au long de l’année 2019, avec une petite croissance selon les experts. Une perspective qui inquiète les hôtels, les compagnies aériennes, les services de paiement, les opérateurs touristiques et les agences de voyage. Le facteur principal de ce ralentissement touristique reste la convalescence, voire la guérison de certaines destinations méditerranéennes concurrentes comme la Tunisie ou la Turquie qui reprennent des couleurs.
Selon Exceltur, groupement d’opérateurs touristiques espagnols, c’est précisément en raison de la « renaissance touristique » de ces nations que l’Espagne a effectivement perdu 21 millions de nuitées en 2018 par rapport à 2017, avec à la clé une réduction de la durée de séjour qui passe de 7,7 à 7,4 jours en 2018. L’année dernière, les recettes touristiques étaient de 140 milliards d’euros, un record absolu pour le pays. Les dépenses de transport ont également augmenté de 3.3% par rapport à l’exercice précédent.
Les achats effectués par les voyageurs en provenance de pays hors Union européenne ont baissé de 5% en 2018 par rapport à l’année précédente selon le Baromètre des Achats Touristiques réalisé par Worldwide Blue. Les dépenses des voyageurs argentins et russes ont chuté de 13.4% et 21.5%, respectivement, en raison de la situation financière dans laquelle se trouvent ces pays.
Le tourisme, moteur de l’emploi en Espagne
Selon Exceltur, en 2019, la projection sur le développement de l’activité économique du secteur sera à nouveau en dessous de l’économie nationale, avec 1,5% et 2,3%, respectivement. Le segment des touristes « long courrier » est la raison pour laquelle les dépenses moyennes par voyageur ont augmenté de 3,1%, selon les informations de la Banque d’Espagne, étant donné que les connexions aériennes ont effectivement augmenté. Cela vaut pour les États-Unis (11%), la Chine (18%), le Qatar (15%) et le Japon (12%). Les visiteurs asiatiques affichent une dépense quotidienne moyenne de 160 euros, et les Américains de 130 euros, alors que la moyenne des marchés conventionnels est de seulement 98 euros. Le ministre du Tourisme a souligné la valeur du tourisme dans la création de l’emploi, craignant un impact négatif sur le chômage des jeunes et une précarisation des emplois dans le tourisme. L’année 2018 a connu la création de 100.000 nouveaux postes dans le secteur.